Henry Parayre

Henry Ernest Anaclet Parayre est né le à Toulouse et mort le à Conques. Il est le créateur du Monument aux Morts de Gignac.

Biographie

Henry Parayre, professeur à l’Ecole des Beaux-Arts de Toulouse devient en 1907 contremaître à l’atelier des Arts du bois de l’Ecole des Beaux-Arts, puis, en 1922, directeur de l’atelier et, en 1923, professeur de sculpture. Il s’impose comme chef de file de la sculpture figurative d’esprit classique (acajou, bois de rose, ébène, bronze, grès, marbre) et expose ses œuvres à Toulouse et Paris. Son sujet essentiel est le nu féminin. Son deuxième sujet favori est le portrait.
Il est le sculpteur de plusieurs monuments :
· Monument commémorant les victoires du Stade toulousain en 1924 : La victoire pensive (1925)
· Monument en l’honneur du compositeur Paul Lacombe (Carcassonne, 1927)
· Monument dédié à Jaurès au square du Capitole (1929). La statue, déboulonnée lors de la seconde guerre mondiale, sera détruite, à l’exception de la tête qui est aujourd’hui exposée au square Charles-de-Gaulle.· A la bibliothèque municipale, deux statues. Sur le grand panneau situé à l’intérieur de la bibliothèque et peint par Marc Saint-Saëns, on peut voir l’artiste vêtu à l’ancienne.
· En 1937, il exécute un bas-relief pour un immeuble situé entre le Grand-Rond et le Canal du Midi représentant, autour du nu féminin, Les Loisirs et le Travail.
· Parayre fait partie des 21 sculpteurs retenus (avec Bourdelle et Maillol) pour participer à la grande exposition Les maîtres de l’art indépendant 1895-1937 au Petit-Palais, dans le cadre de l’exposition universelle de 1937. Il exposait six œuvres dont L’athlète en bronze acquis pour le Musée d’Art moderne.
· Monument à Marc Lafargue (poète toulousain), au jardin du musée.

Choix du Monument

Le monument aux morts, destiné à perpétuer le souvenir des soldats de la commune de Gignac morts pour la France pendant la guerre 1914-1918, a été élevé en 1926 au fond du champ de foire, en face du puits Bournaguet et de l'oratoire Saint-Antoine.

Le Comité constitué pour l'occasion a recherché un artiste statuaire et retenu le projet présenté par Henry Parayre, professeur à l’Ecole des Beaux-Arts de Toulouse. Un mystère demeure : pourquoi l’artiste toulousain Henry Parayre, qui a réalisé un seul Monument aux Morts après la guerre 1914-1918, a-t-il été choisi par la commune de Gignac ? Ce choix aurait pu être influencé par son ami Anatole de Monzie, mécène et homme politique du Lot à cette période.
 
Le projet est présenté au Conseil Municipal du 21 décembre 1924.
                 

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Etude de la statue de Gignac (en terre)
                         

Délibération du conseil Municipal du 21 décembre 1924 (extraits)
Monsieur le Maire expose au Conseil que le Comité qui a été constitué à Gignac pour l’érection d’un monument destiné à perpétuer le souvenir des soldats de la commune morts pour la France a déjà choisi comme emplacement de ce monument le coin de pré de Rol au fond du champ de foire en face du puits Bournaguet,  
Que Mr Rol est tout disposé à céder à la commune le terrain dont il s’agit moyennant des conditions qui paraissent avantageuses,
Que le dit Comité a également fait choix du monument à élever et qu’un croquis en a été adressé par monsieur Parayre, professeur à l’école des Beaux Arts de Toulouse. Et il dépose sur le bureau de l’assemblée le croquis dont il vient d’être parlé ainsi qu’un projet de traité à passer avec Monsieur Parayre. Et il invite le Conseil à délibérer sur l’opportunité de l’approbation
1° de l’emplacement sus indiqué,
2° du projet du monument soumis à l’Assemblée,
3° du projet de traité à passer avec Monsieur Parayre.
Le Conseil décide :
1° l’érection d’un monument pour perpétuer le souvenir des enfants de Gignac morts pour la France, et cela suivant le modèle qui lui a été présenté,
2° prend à la charge de la Commune l’érection de ce monument,
3° en fixe l’emplacement dans le coin du pré Rol en face le puits Bournaguet,
4° confie à Monsieur Parayre, sculpteur satatuaire (sic) professeur à l’école des Beaux Arts de Toulouse le soin de sculpter et dresser ce monument moyennant le prix de 13500 francs porté au traité,
5° s’engage de pourvoir aux ressources nécessaires de la manière suivante :
9000 francs inscrits au budget primitif et supplémentaire de 1924,
6000 francs provenant de souscriptions qui seront déposés en temps opportun dans les caisses du receveur municipal,
6° approuve le traité à forfait dont le projet lui a été soumis.
En conséquence il charge le maire de faire toutes les démarches nécessaires afin d’obtenir le décret approbatif exigé par l’administration supérieure et prie Monsieur le Préfet de donner son approbation au traité forfaitaire et au proget (sic) de monument qui viennent d’être soumis au Conseil Municipal.
Il prie en outre Monsieur le Préfet de vouloir bien faire obtenir à la commune de Gignac la subvention d’usage accordée par l’Etat pour les Monuments aux morts de la guerre.
Il autorise en outre le Maire à faire l’acquisition pour le compte de la commune du terrain Rol pour y ériger le monument.
Ainsi délibéré à la mairie de Gignac, les jour, mois et an du dessus et ont tous les membres présents signé au registre.
Ont signé : Alard, maire, Lapeyre, Teyssandier, Dufaut,  Antoine Jauberthou, Arliguie, Antoine Laujol,  Arliguie,  Jean Montfort, Vitrac

Toutes les familles de la commune ont été sollicitées pour participer aux frais sous la forme de souscriptions :
« 6000 francs provenant de souscriptions seront déposés dans les caisses du receveur municipal » (extrait du registre des délibérations du Conseil Municipal).

Courant 1925, Henry Parayre sculpte l’œuvre qui sera érigée près du puits Bournaguet au printemps 1926. On ne sait pas quel jour a été inauguré le monument (les témoignages oraux évoquent le 11 novembre 1926), on ignore si l’artiste a assisté à cette inauguration.
                         

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Foire de la Saint-Jean 1926
Le Monument en construction
                         

Martyrologe
Figurent sur le monument les  noms des soldats victimes de la Grande Guerre

Cliquer sur ce lien
pour obtenir des renseignements sur chacun des soldats Morts pour la France

                      

Ont été ajoutés après 1945 les noms des victimes de la deuxième guerre mondiale.
                         

Transfert du Monument
Ce monument était placé au centre d’un jardin fleuri entouré d’un mur. Le portail d’accès faisait face au Monument. Déplacé en 1974 sur l’emplacement d’une ancienne mare qui servait de point d’eau pour les bovins et en cas d’incendie, le Monument était situé au centre d’un petit parking et avait ainsi perdu l’écrin de verdure et de fleurs qui le mettait en valeur.
                          

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Il ne restait plus qu'à enlever ces chaînes et ces buses de béton

qui détonent et dénaturent l'oeuvre de l'artiste.
                      

En 2008, haie de buis et cyprès ont amélioré le site.  Pour le 90e anniversaire de l'armistice, le Monument a été restauré et les inscriptions mises à jour. Pour 1914-1918, deux noms ont été rajoutés : ceux d'Henri Verrière (de La Veyssière) et Clément Yronde (de Saint-Bonnet) qui avaient été oubliés en 1926.
Deux erreurs ont été rectifiées :  Robert Chalvet a été tué au Laos en 1945 et Etienne Dalle à Hambourg en 1943.

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Le 11 novembre 2014


Date de création : 03/08/2023 13:36
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