Deux traditions de Noël

Dans la tradition occitane, ni sapin ni Père Noël, mais :

Lo Blat de Nadal
Dins la tradition occitana, ni sapin, nimai Paire Nadal : semenar lo blat lo 4 de decembre, jorn de la Santa Barba, sus del coton imbibat d’aiga, dins una ‘sieta, marca lo començament de las festas de Nadal en país d’òc. Si lo blat a ben germenat, quò’s un signe de prosperitat per l’an que ven. "Quand lo blat ven ben, tot ven ben !"

Le blé de Noël
Semer le blé le 4 décembre, jour de la Sainte-Barbe, sur du coton imbibé d’eau, dans une assiette, marque le début des fêtes de Noël en pays d’Oc. Si le blé a bien germé, c’est signe de prospérité pour l’année à venir. "Quand le blé vient bien, tout vient bien !"

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La socha de Nadal
N’em preniá una socha gròssa, la socha, que l’òm botiá dins la chaminada e que deviá tenir juscas  aus reis. Los charbons d’aquela socha eran protectors e portavon la prosperitat.

La bûche de Noël
On prenait une grosse souche que l’on mettait dans la cheminée. Cette bûche devait tenir jusqu’à l’Epiphanie. Les charbons de la bûche de Noël étaient protecteurs et apportaient la prospérité.

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L’origine de la "bûche de Noël"
La bûche de Noël est une tradition tellement incontournable qu’on ne se pose plus la question de son origine. Pourtant, ce gâteau est né récemment, en 1870. Mais que vient faire cette imitation d’un rondin de bois au milieu de notre table pour les fêtes ? Plus ancienne que le sapin et la crèche, la bûche est sans doute la plus antique des traditions respectées par nos anciens au moment de Noël. Elle est dérivée de traditions européennes bien plus anciennes que la tradition chrétienne. En effet, le dessert star de Noël a sa propre histoire, longue de plusieurs millénaires.
Cet usage nous arrive directement des pays nordiques, en particulier des Vikings. À l’origine, le "Yule Log", ou encore le "feu d’Yule" était en fait une fête scandinave qui célébrait l’arrivée du solstice d’hiver. Comme c’était la période de l’année où les nuits étaient les plus longues et très froides, les familles se retrouvaient toutes ensemble dans une maison autour d’un grand feu. Au fil des siècles, cette coutume s’est ainsi propagée sur l’ensemble de l’Europe. C’est au sixième siècle que le pape Jules a décidé d’associer cette tradition païenne à la fête de la Nativité.

Voici le récit de cette tradition vécue par Mistral
Tous ensemble, nous allions joyeusement chercher la « bûche de Noël », qui – c’était de tradition – devait être un arbre fruitier. Nous l’apportions dans le Mas, tous à la file, le plus âgé la tenant d’un bout, moi, le dernier-né, de l’autre ; trois fois, nous lui faisions faire le tour de la cuisine ; puis, arrivés devant la dalle du foyer, mon père, solennellement, répandait sur la bûche un verre de vin cuit, en disant :
Allégresse ! Allégresse,
Mes beaux enfants, que Dieu nous comble d’allégresse !
Avec Noël, tout bien vient :
Dieu nous fasse la grâce de voir l’année prochaine.
Et, que si nous ne sommes pas plus, que nous ne soyons pas moins.
Et, nous écriant tous : « Allégresse, allégresse, allégresse ! », on posait l’arbre sur les landiers et, dès que s’élançait le premier jet de flamme:
À la bûche,
Boute feu ! disait mon père en se signant. Et, tous, nous nous mettions à table.


 Frederic Mistral  Memòri e raconte


Date de création : 21/12/2020 17:44
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