Un cairn à la Pierre des Trois Evêques

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Un cairn est un amas artificiel de pierres placé à dessein pour marquer un lieu particulier. Les cairns,  aujourd’hui, servent souvent de simples points de repère. La tradition veut que chaque randonneur, arrivé au niveau d’un cairn, ajoute une pierre, entretenant ainsi l'ouvrage. La coutume est d'en ajouter seulement au-dessus, et d'utiliser une pierre plus petite que la précédente, formant alors un assemblage instable de petits cailloux.

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Photo réalisée le 18 août 2020

Parfois il s’agit d’une véritable sculpture, sans doute éphémère, comme ici. Cette pratique, bon enfant et ludique, est apparue sur le site de la Pierre des Trois Evêques il y a quelques années. Les cailloux ne manquent pas !  On a vu des empilements fragiles, des cercles de petites pierres posées sur les murets, de petites constructions instables. Des jeux d’enfants ? Parfois. Mais une roue solaire Celte ne peut avoir été créée, semble-t-il, que par un adulte.

Archéologiquement  parlant les mégalithes Européens ont été élevés  au Néolithique c’est-à-dire entre 5000 ans et 2000 avant J.C., donc avant l'arrivée des immigrants Celtes. Les menhirs étaient-ils des lieux de culte ou des sépultures, ou les deux ? On le suppose. On sait également que les Cadurques, les Lemovici (Limousins) et les Petrocores (Périgourdins) avaient pris la Pierre Levée déjà en place comme Borne-repère, point de jonction de ces trois peuples.

Le cairn, un langage universel
À cause de la simplicité du concept, les cairns sont présents partout dans le monde. Habituellement, les cairns servent à baliser un sentier, pratique répandue dans différents pays de montagnes, aux Îles Féroé, au Groenland, en Ecosse, en Irlande, etc. Mais dans certains pays, un cairn est dressé comme site funéraire ou comme support à des pratiques religieuses, comme ici sur le site d'Isalo à Madagascar. Dans ce Parc National, le cairn sert à marquer la présence d'un site funéraire qui demande le respect. Pour les uns, poser une pierre sur le monticule chasserait les mauvais esprits, et pour les autres, apaiserait les ancêtres gardiens des chemins.

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Madagascar, site d’Isalo
Photo RV réalisée le 9 octobre 2009

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Madagascar, site d’Isalo
Photo RV réalisée le 9 octobre 2009

Pour les populations locales, c'est un territoire sacré. En effet, de longue date, le peuple Bara enterre ses morts dans les roches du domaine de l'Isalo, comme l'avaient fait les Sakalava avant d'être chassés de la région par les Baras. Cette tradition a été autorisée à se poursuivre après que l'Isalo a reçu le statut de Parc National en 1962.  Beaucoup pratiquent la coutume du retournement des morts (famadihana). Quelques années après la première inhumation dans les roches (généralement de 3 à 5 ans), en fonction aussi de leurs possibilités financières, ils procèdent à l'exhumation du mort et renouvelle son linceul. Puis ils placent la dépouille cette fois dans une grotte plus élevée, moins accessible, et la murent définitivement. Souvent, cette cérémonie donne lieu à une fête importante de la famille, voire du village, avec festin et consommation de rhum.


Date de création : 21/08/2020 12:42
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